Réalité de l’Intelligence artificielle. L’intelligence artificielle est aujourd’hui omniprésente. Jusqu’à récemment pur produit de notre imaginaire collectif, elle est devenue une réalité envahissante au point de nécessiter certains aménagements de notre système juridique : de véritables robots, nommés Ross ou Watson, font aujourd’hui concurrence au R2D2 et 6PO de nos oeuvres de fiction. Ces robots humanoïdes ne représentent pourtant que la partie « incarnée » de l’intelligence artificielle.  Cette dernière ne saurait s’y cantonner. En effet, on peut, dans un premier temps, la  définir comme l’ « ensemble des systèmes électroniques et informatiques qui fonctionnent en essayant de dupliquer ou d’imiter les principes de la réflexion de l’intelligence ou plus simplement certains mouvements ou gestes de l’homme »[1]. Aussi peut-elle être désincarnée et correspond alors aux logiciels intelligents ou systèmes experts, capables de reconnaissance faciale, vocales, ou encore de formes…. 

Espoirs suscités par l’intelligence artificielle. Les espoirs suscités par le développement de l’intelligence artificielle sont innombrables et concernent aujourd’hui tous les domaines de la société. En médecine, les robots médecins permettent d’améliorer la précision du diagnostic. En matière d’assurance, elle permet d’affiner les calculs de risques, à partir de données numériques : en matière contractuelle, les smarts-contracts permettent de sécuriser l’exécution de certaines prestations… 

Risques attachés à l’intelligence artificielle. Ce développement de l’intelligence artificielle, s’il suscite de nombreux espoirs, s’accompagne de craintes, alimentées il est vrai par les fictions. Ces dernières regorgent en effet des prévisions les plus noires la concernant, mettant en scène des mondes dominés par les robots, à tel point qu’Isaac Asimov, pour désamorcer ces craintes inventa ses fameuses lois de la robotique. La première de ces craintes est celle d’un monde déshumanisé.  Une autre, bien que moins extrême n’en est pas moins importante : celle de voir les humains, non plus disparaître mais être dépassés par leur création, en en perdant le contrôle : c’est la crainte de voir l’homme dominé, supplanté par un robot devenu plus intelligent que l’Homme. Cette crainte fait l’objet de la théorie de la singularité[3]. Cette singularité associée au développement des armes autonomes a pu faire craindre le pire, y compris à des entrepreneurs comme Elon Musk qui dénonçait l’aveuglement général en ces termes : « tant que les gens ne verront pas des robots descendre dans la rue pour tuer tout le monde, ils ne sauront pas comment réagir »[4]. De même feu Stephan Hawkins affirmait ainsi que «  l’intelligence artificielle pourrait mettre fin à l’humanité ».  

Appréhension de l’intelligence artificielle par les pouvoirs publics. Les pouvoirs publics commencent en effet à s’approprier du phénomène. En février 2017, le Parlement européen adoptait ainsi une résolution demandant à la commission européenne de proposer des règles de droit civil encadrant la robotique notamment en matière de responsabilité, de transparence, d’obligation de rendre des comptes et reflétant les valeurs humanistes[5]. En France, le gouvernement lançait en septembre 2017 sa stratégie nationale sur l’intelligence artificielle et confiait confiait à Cédric Villany, l’élaboration d’un rapport, rendu en mars 2018 et développant un certain nombres d’actions destinées à « donner un sens à l ‘intelligence artificielle ». 

Dans ce contexte, les espoirs qu'elle suscite et les risques qui lui sont associés, nous invitent à nous interroger sur la place de la personne face à l’intelligence artificielle et, particulièrement à mesurer  les aménagements du droit que son déploiement appelle. A cet égard, l’intelligence artificielle semble pouvoir entretenir deux types de rapports avec la personne. En premier lieu, elle se veut le reflet de la personne ( PARTIE 1). En second lieu, elle peut également s’en faire le relais ( PARTIE 2).

   

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